La suite de l’histoire c’est que dans ces fonds marins se dresse un royaume plus beau que tous les autres, habité par les sirènes. Eh bien désolé de vous le dire mais ce n’est plus le cas. Voilà bien des siècles que les fonds marins n’étaient plus contrôlés par un royaume tout puissant. Le peu de sirène qui existaient encore vagabondaient et relevaient plus du mirage que de la réelle existence physique et démontrée. On était loin du temps de l’âge d’or de la piraterie et des grandes découvertes, ça c’était une période faste. Maintenant les hommes avaient déserté les mers et ne quittaient pas beaucoup leur belle terre si ce n’est à bord d’immense navire impossible à approcher. Pas d’aventurier à tenter, pas de héros à détourner de son chemin, rien. Beaucoup de sirènes avait abandonné la chasse à l’homme et se contentaient d’occuper certaines mers et de se pavaner au milieu des poissons.
Télès elle n’avait rien abandonné du tout.
Elle avait vu disparaître ses sœurs les unes après les autres : chassées, affamées, épuisées… Alors elle vouait une haine assez forte à l’espèce humaine et dès qu’elle en avait l’occasion, elle s’attaquait aux pêcheurs un peu trop imprudents. Une fois qu’elle laissait un bon nombre de disparitions dans son sillage, elle changeait de cap et allait trouver refuge autre part. Mais depuis de nombreux mois maintenant, elle n’avait pas grand chose à se mettre sous la dent. Enfin rien d’humain. Au début l’idée de se rapprocher de la côte était impensable pour elle et irrecevable. Mais petit à petit ça devenait sa seule alternative.
Elle s’était alors rapprochée d’une petite ville côtière. Les bateaux étaient à quais et le port n’était pas trop fréquenté alors que le soleil commençait à peine sa route. Elle longeait la bais sans grand espoir de trouver quoi que ce soit. Il était surement trop tôt pour que les gens soient de sortie mais elle ne pouvait pas se permettre d’attendre que le matin soit un peu plus avancé, il y aurait trop de monde, donc trop de danger. Elle se rapprocha alors d’une partie du port qui semblait plus dense, où les bateaux étaient plus nombreux et plus gros.
BINGO
Quelques hommes travaillaient là par petit groupe. Ils semblaient apprêter un bateau au départ. Dissimuler dans la partie sombre de la mer elle observait. Elle attendit jusqu’à ce qu’un du groupe se détacha de l’ensemble. Un sourire carnassier s’imprima sur les lèvres de la créature qui le suivit d’un battement de queue. Agilement elle se rapprocha du bord sans le quitter du regard. Il était grand. Il semblait en avoir dans la tête et avait un air déterminé. Parfait.
Des regards comme ça elle en avait vu pleins.
La chasse était lancée.
Accoudée au rebord d’une barque, elle l’interpela enfin.
« Tu vas où comme ça les bras chargés ? Est-ce que ce sont des trésors ? J’adore les trésors. »